C’est à l’occasion du Forum économique de Davos, en Suisse, que TerraCycle, entreprise spécialisée dans le traitement de déchets difficiles à recycler, a présenté son nouveau projet Loop (boucle en anglais) : une plateforme e-commerce d’économie circulaire basée sur un système de consignes.

L’initiative part d’un constat simple, aujourd’hui 91% du plastique des produits que nous achetons n’est jamais recyclé [1]. Avec Loop, Tom Szaky, PDG de TerraCycle, souhaite donc créer une nouvelle façon de consommer, plus responsable et qui tend à suivre la tendance du zéro déchet à laquelle les consommateurs sont de plus en plus sensibles.

Trente ans après la disparition des bouteilles consignées, le concept de Loop est simple : proposer des produits du quotidien de grandes marques dans des emballages réutilisables et durables qui seront consignés.

Et pour cela la plateforme s’est associée à plusieurs grands noms de l’industrie agro-alimentaire mais aussi de l’hygiène et de la beauté tels que :  Procter & Gamble, Unilever, Nestlé, PepsiCo, Danone, Mars Petcare, Tropicana et d’autres. En France, c’est l’enseigne Carrefour ainsi que 25 industriels de la grande consommation qui se sont lancés dans l’aventure le 14 mai dernier auprès d’un panel de volontaires.

Une collaboration pour un double bénéfice : permettre une meilleure visibilité de l’offre auprès du grand public et une capacité de transformation du marché à grande échelle. Quant aux industriels et distributeurs, ils y voient l’occasion de valoriser leur politique environnementale.

D’abord testée dans 2 villes pilotes, Paris et New York, l’opération a pour vocation de s’étendre à d’autres grandes villes comme Londres, Toronto, Tokyo, San Francisco.

Alors comment ça marche ?

 Le système proposé par Loop se veut simple et sans contraignante pour le consommateur :

  • On commence par créer un compte puis remplir son panier, comme dans toute expérience e-shopping traditionnelle, avec des prix comparables aux prix de magasins de proximité.
  • Au moment du paiement, le client règle sa commande ainsi que le montant de la consigne (quelques centimes) et peut choisir un renouvellement automatique du produit. Le consommateur ne paie qu’une seule fois la consigne et ce montant lui est remboursé à chaque restitution.
  • L’ensemble de sa commande lui est livré à domicile quelques jours plus tard dans un sac qui sera réutilisé lors de la collecte de la consigne vide.
  • Une fois les produits terminés, les emballages sont collectés au domicile, lavés et remplis de nouveau pour être réintroduits dans le circuit. Après 100 utilisations, l’emballage doit être définitivement recyclé.

 

Avec Loop la consigne se modernise

Afin de maximiser sa longévité, les emballages Loop sont faits de matériaux durables comme l’acier inoxydable, l’aluminium, le verre et le plastique technique (plus résistant que le plastique jetable).

Mais pour séduire les consommateurs, Loop mise également sur une consigne plus design et innovante grâce à de nouveaux formats de produits.

Ainsi les déodorants, habillés d’argent et de blanc deviennent rechargeables. Glaces et biscuits se parent de métal et de jolis designs personnalisés et/ou colorés. Ingrédients et informations nutritionnelles n’apparaissent plus au dos des emballages mais figurent dans un encart à l’intérieur du sac de transport des produits.

Mais qu’en est-il de l’impact écologique réel ?

Bien que Loop se présente en innovation « disruptive », elle devra encore relever plusieurs défis avant d’avoir un impact environnemental significatif. En effet, malgré les efforts consentis par les marques pour réduire au maximum leurs emballages, certains produits sont encore emballés de façon individuelle et ce jusqu’à ce que des alternatives existent. Tout comme les transports et les process industriels qui pourraient être optimisés notamment en ouvrant des points de collecte dans des commerces de proximité.

Mais le défi majeur reste de convaincre les consommateurs sur le long terme. Car, si on en croit l’analyse de cycle de vie réalisée par TerraCycle [2], il faudrait 5 cycles de réutilisation pour que l’impact environnemental commence à être moins important qu’un produit traditionnel et 25 cycles pour réduire de 50 % son empreinte écologique.

 

[1] https://www.nationalgeographic.fr/environnement/91-des-dechets-plastiques-ne-sont-pas-recycles

[2] https://www.novethic.fr/fileadmin/user_upload/tx_ausynovethicarticles/BH/Loop_-_LCA_Theory_Overview.pdf

Clara FIRMINHAC

Clara FIRMINHAC

Chargée d'études

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